La CNT organise un rassemblement de soutien au mouvement étudiant anglais contre la hausse des frais d’inscription et les coupes budgétaires.
Jeudi 18 novembre a 18 h, Place de la Sorbonne 75005 Paris Métro Cluny La Sorbonne
Hausse des frais d’inscription et coupes budgétaires
Alors que les libéraux-démocrates, membres de la coalition au pouvoir, s’étaient engagés à abolir les frais d’inscription à l’université, David Willetts, le secrétaire d’Etat britannique conservateur chargé des universités, a annoncé en octobre que le coût d’une année à l’université pourrait désormais s’élever à 9 000 livres par an (10 597 euros), soit près du double du montant actuel. Rappelons que les frais de scolarité ont déjà triplé ces vingt dernières années, interdisant l’accès à l’éducation supérieure d’une immense majorité de la population. Le gouvernement prévoit par ailleurs de réduire la part allouée à l’éducation dans son budget d’environ 40% dès 2012.
50 000 étudiants défient le gouvernement
C’est pourquoi le 10 novembre, près de 50 000 étudiants et travailleurs de l’éducation se sont rassemblés à Londres pour manifester contre cette augmentation des droits d’inscription et les coupes budgétaires. Pendant la manifestation, plusieurs centaines d’étudiants ont décidé d’occuper les locaux du parti conservateur. Depuis les bâtiments de Millbank, les occupants ont fait circuler le communiqué suivant : « Nous sommes opposés à toute coupe budgétaire et à la marchandisation de l’éducation. Nous occupons le toit du siège du parti conservateur afin de démontrer notre opposition au système conservateur qui consiste à attaquer les pauvres et à venir en aide aux plus riches. Ce n’est qu’un début. »
Des tabloïds au service de la répression
Dans les heures qui ont suivi l’annonce de l’occupation, le premier ministre, le maire de Londres ou encore Aaron Porter, président de la National Union of Students 1, ont condamné les faits en les qualifiant de « violence et d’irresponsabilité » d’une « minorité » non « représentative » « d’idiots » et « d’extrémistes ». Le Daily Mail titrait dès le lendemain sur le « détournement d’une manifestation de classes moyennes par les anarchistes ». Alors que plus d’une cinquantaine d’arrestations ont eu lieu et que la police, ainsi que certains tabloïds, sont lancés dans ce qu’un appel collectif relayé par la National Campaign Against Fees and Cuts 2 dénonce comme une « réelle chasse aux sorcières », la solidarité s’est déjà mise en marche outre-Manche.
Où est la violence ?
Le 11 novembre, les étudiants de Manchester ont occupé pacifiquement une partie de leurs locaux pour lutter contre la privatisation de leurs universités. Des personnels et étudiants du Goldsmiths College ont également tenu à témoigner publiquement leur solidarité avec les occupants de Millbank en rappelant que la « violence réelle […] n’est pas celle liée aux fenêtres brisées mais à l’impact destructeur des coupes budgétaires et de la privatisation ».
Un contexte européen de privatisation de l’enseignement
Les années précédentes, en Grèce, en Allemagne, en Italie, et plus récemment encore à Dublin, les étudiants ont amorcé des luttes contre la politique européenne de privatisation de l’enseignement supérieur et de mise en concurrence des établissements. L’éducation, en devenant un « marché », s’assujettit aux mêmes règles économiques qu’une entreprise : coupes budgétaires, nécessaire rentabilité passant par la hausse des frais d’inscription, restructuration et licenciements, utilisation de personnels précaires.
Solidarité internationale
Le syndicat CNT de l’éducation, et ses sections Supérieur Recherche, tiennent à affirmer leur solidarité avec la lutte des étudiants et personnels des universités en Grande-Bretagne. Leur lutte est la notre. Contre la privatisation européenne des universités, la précarisation des personnels, et contre la répression des mouvements sociaux, « solidarity with the National Campaign against Fees and Cuts »