IBM avait décidé cet automne de déménager son site de la Gaude en PACA vers Sophia Antipolis pour réaliser des économies sur son parc immobilier. Bien entendu dans le bilan financier des grandes SSII, les salariés n’existent pas.
Alors peu importait les conséquences sur la vie des salariés et de leur famille d’un tel déménagement, peu importait aussi l’impact sur la vie économique de La Gaude. Ce sont des non-sujets lorsqu’il s’agit de prendre la décision de délocaliser un site, que ce soit à l’intérieur d’un même pays, ou vers un autre pays.
Et puis, les salariés se sont réunis en intersyndicale organisant manifestations et journées de grêve pour montrer qu’ils ne sont pas que des lignes de coût sur un bilan comptable, mais aussi des gens qui ont une vie, une famille, et qui ont le droit à avoir voix au chapitre. Un salarié ne se ne doit pas pouvoir être déménagé aussi facilement que pourrait l’être un poste de travail.
La direction d’IBM est resté autiste, habituée qu’elle était à ce qu’une décision prise ne soit pas contestée. Les élus locaux alertés par l’intersyndicale sont alors entrés dans la danse pour dénoncer les dangers que le départ d’IBM faisait peser sur la vie économique de La Gaude. L’intersyndicale a su également se tourner vers les média pour qu’elle relaye leur lutte.
Et, l’intersyndicale a gagné.
L’intersyndicale a gagné, et IBM vient d’annoncer qu’elle renonçait à son projet.
Avec cette victoire sur un si puissant géant de l’informatique, l’intersyndicale a démontré que la lutte paye. Elle a démontré que les informaticiens ne sont pas des indécrottables individualistes, et qu’ils sont capables de s’organiser pour faire valoir leurs droits.
Et comme toutes les SSII ont les mêmes comportements et qu’IBM ne fait pas exception en la matière, espérons que cette nouvelle fasse écho dans le milieu de l’informatique, et que comme la révolution tunisienne a déclenché un effet domino dans tout le monde arabe, la lutte d’IBM fasse aussi tache d’huile dans les autres grandes SSII en poussant les informaticiens de toutes les SSII à exiger que leurs droits soient respectés dans leur entreprise, comme c’est déjà le cas de façon très exemplaire chez Assystem et Akka Teechnologies.
Il n’y a pas de fatalité. Les informaticiens aussi sont capables de gagner des luttes.