“Mano tendida al compañero
Puño cerrado al enemigo”
(“Main tendue au camarade
Poing fermé à l’ennemi”)
Je vous écris depuis l’un des endroits les plus terribles d’un centre d’extermination chilien: l’hôpital pénitencier.
C’est très difficile de décrire les atrocités de ce lieu. Soit disant, par souci d’intégrité physique et psychologique, les matons ont demandé mon hospitalisation, car dû aux festivités de la “semaine sainte”, il n’y aurait pas de médecin prévu dans le centre pénitencier pour femmes.
Avec une vigilance permanente (24 heures sur 24) littéralement avec les pieds attachés au lit, les jours passent lentement. Je vois passer des tuberculeux, des malades psychiatriques, beaucoup de personnes qui s’auto-mutilent, etc… de toutes les maisons d’arrêts de Santiago.
La haine me maintient la tête haute, aucun maton (qu’ils soient en blanc ou en vert) [NdT: la couleur verte est celle des matons au Chili, comme celle de la police en générale] pourra m’agenouiller même un petit peu.
Même si pour certains il y a des choses qui ne se remercient pas… mon cœur anti-autoritaire se lève rempli de fierté et de remerciements devant les dignes guerriers qui créent et détruisent avec leur gestes solidaires dans divers endroits, un peu partout autour du globe.
Bien qu’il est de plus en plus de murs et de yeux vigilants, l’objectif n’a pas changé: la destruction de toute forme de domination!!
Sans avoir la certitude que vous lirez ces lignes, frères vous qui vous élevez si haut, tellement haut, au delà des caméras et des uniformes… votre vol est un aliment pour le cœur.
Une grande accolade à tous les irréductibles de par le monde, spécialement aux camarades des cellules du Feu qui ont démontré que la solidarité est une arme.
Hier, aujourd’hui et toujours… Ni dieu ni maître.
Prisonnier(e)s du caso bombas détenu(e)s depuis le 14 août, à la rue !!!
En grève de la faim depuis le 21 février.
Mónika Caballero
Prisionnière Politique Anarchiste
Hopital Pénal, Santiago, Chili