Notre foire aux questions (FAQ), pour répondre aux questions les plus fréquentes… Il est de tradition en informatique d’en écrire une dès que des questions reviennent souvent. Voici donc la notre. Pour les questions auxquelles cette FAQ ou les présentations du SII et de la CNT-Solidarité Ouvrière, ne répondraient pas, ou de façon incomplète, deux solutions : La meilleure : venez nous les poser de vive voix ! L’autre : contactez-nous ! Dans les deux cas, nous compléterons notre FAQ.
Qu’est-ce qu’un anarcho-syndicat ?
Une définition formelle dont la plupart des syndicats actuels sont déjà bien éloignés…
Un anarcho-syndicat comme le SII est plus ambitieux.
Un syndicat lutte pour de meilleures conditions de travail, pour la justice et l’égalité entre toutes et tous. Mais ne toujours lutter que ponctuellement, toujours en réaction à ce qui nous est imposé, est voué au perpétuel recommencement.
L’anarcho-syndicat à donc aussi pour pratique de réfléchir, inventer, proposer et se battre pour de nouvelles formes d’organisation du travail, d’organisation sociale. Nos conditions de travail ne sont qu’un des aspects de l’organisation de notre société. Chercher à les améliorer sans remettre fondamentalement en cause les rapports d’autorité et d’exploitation qui régissent notre vie est précaire.
En tant qu’anarquo-syndicalistes, nous ne concevons pas de révolution du travail sans révolution sociale, de partage du travail sans partage des richesses. Or tous les projets existants de changement politique ou économiques ne remettent pas en cause les groupes dominants.
Ainsi, le SII, premier anarcho-syndicat dans le domaine informatique, lutte au quotidien pour imposer de meilleures conditions de travail et pour inventer et bâtir une société de liberté et de justice sociale.
Pourquoi un Syndicat de l’Industrie Informatique (SII) ?
D’ou la naissance d’un Syndicat de l’Industrie Informatique, fédérateur des salarié-e-s de la nébuleuse dite des nouvelles technologies, de l’industrie informatique.
L’informatique est maintenant un secteur clé de notre société, et nous sommes de plus en plus nombreux à refuser de travailler dans n’importe quelles conditions, à voir nos droits les plus élémentaires bafoués, à voir notre liberté rognée par la religion productiviste, à vouloir un réel partage du temps de travail et des richesses que nous produisons.
Pour nous battre au quotidien, pour imposer des alternatives sociales et ne plus nous laisser faire, le syndicat est le meilleur outil de lutte.
Pourquoi se syndiquer au SII ?
Comme appât, les salaires augmentent – sans proportion avec la croissance des bénéfices – mais ces augmentations profitent surtout au personnel « hautement qualifié » et aux chefs et sous-chefs, laissant aux programmeurs, aux techniciens, aux opérateurs, aux secrétaires et au personnel administratif les miettes du festin.
Inutile d’ajouter que cette croissance d’activité induit une augmentation des heures supplémentaires non payées, car les ingénieurs et cadres ont une rémunération forfaitaire (et on n’a pas toujours la possibilité de refuser le statut de cadre) et parce que le « petit personnel » se doit de rester petit !
Les entreprises créent des richesses » nous martèle-t-on. Nous sommes collectivement les seuls à créer la richesse par notre travail. Et les bénéfices filent directement en bourse et dans les banques d’une minorité; s’ils sont réinvestis dans l’entreprise ce n’est que dans l’optique d’accroître encore et toujours les bénéfices.
- De défendre solidairement, sans subventions étatique ou patronales, ni démagogie, les intérêts économiques, professionnels et moraux des salarié-e-s dans le domaine de l’informatique, de l’internet et de la communication numérique.
- De développer et pratiquer des analyses et des actions pour contrecarrer les méthodes autoritaires et productivistes des décideurs informatiques et de l’État.
- Au delà de nos seules conditions de travail, il peut par exemple s’agir de promouvoir le logiciel libre, de combattre le fichage généralisé de la société par des moyens informatiques ou de résister à la marchandisation d’internet.
- De travailler à imaginer et expérimenter des façons différentes de travailler et de vivre, en condamnant les rapports d’autorité (patrons/salarié-e-s, hommes/femmes, cadres/employé-e-s…). Vu que la fin ne justifie pas les moyens, mais qu’au contraire les moyens ne doivent pas contredire les buts, notre objectif est l’élimination du salariat et des nomenclatures, en proposant pour les remplacer… d’en décider nous mêmes !
Nous ne détenons ni la lumière, ni la vérité. Nous sommes des gens qui en ont marre et qui refusent de se résigner : nous voulons lutter, donner un sens à notre vie, à notre société.
Le SII est un syndicat autogéré. Nous refusons d’avoir recours à des permanents, parce que le syndicalisme n’est pas un métier. Et que nous refusons toute distinction entre la « base » et les dirigeants.
Notre seule instance de décision est l’assemblée générale du syndicat. L’assemblée mandate des adhérents pour toute tache : taches administratives de secrétaire, trésorier-e, webmaster, participant à une réunion externe au syndicat… Ces mandats sont révocables à tout moment, et le contrôle du syndicat sur ses représentants ponctuel est total.
Nous n’avons aucun « bureau politique » ou comité directeur, et tout-e syndiqué-e à son mot à dire. Nos méthodes visent à ce que nous nous prenions en main. Nous n’avons besoins ni de chefs ni de catéchisme.
Quelles sont les méthodes et moyens d’actions du SII ?
S’il s’obstine, et que la majorité des salarié-e-s de l’entreprise le désavouent, on occupe les locaux.
S’il faut faire la grève illimitée, on la fait.
La solidarité dans la lutte est un de nos principes fondamentaux : caisse de solidarité pour les conflits, répercussion des revendications de collègues d’autres sites sur les nôtres…
Mais pourquoi une logique d’opposition avec les dirigeants ?
Que les dirigeants fassent des bénéfices sur le travail des salarié-e-s est hélas devenu une pratique admise et systématique. Mais que des salarié-e-s, organisé-e-s en syndicat, remettent en cause cette subordination, surprend parfois.
Dans notre secteur de l’informatique, nous sommes de plus en plus confrontés aux « hiérarchies molles ». On tutoie son patron, on se tape dans le dos et la vie est belle. Mais derrière ces simagrées de la « nouvelle économie » qui ne visent qu’à établir une pseudo solidarité entre tous les personnels d’une entreprise pour le bien de la boite, les vrais rapports hiérarchiques subsistent, pernicieusement escamotés : les dirigeants déterminent notre travail, et en vivent. Nous ne pouvons que nous y opposer.
Nous ne pourrons jamais travailler et vivre sereinement pour le profit de quiconque, directeur, État, parti. D’autant plus que rien ne justifie leur logique ni leur prédominance.
Logiquement, les dirigeants ne peuvent être que des adversaires, avec lesquels ils n’est possible de négocier qu’après établissement d’un rapport de force.
Quels sont nos principaux axes de lutte ?
- Les conditions de travail des salarié-e-s de l’informatique,
- La lutte contre le surmenage et la précarité dans l’informatique,
- La réduction du temps de travail (accord Syntec…),
- La condition des femmes dans l’informatique,
- La lutte contre le fichage, de façon générale,
- La lutte pour la liberté et le contenu non-marchand d’internet,
- À plus long terme, mais dans notre réalité quotidienne, nous luttons aussi:
- Contre toutes les hiérarchies,
- Pour l’auto-organisation de nos lieux de travail… et de la société,
- Pour déterminer nous-mêmes le sens de notre travail,
- Pour la redistribution des richesses,
- Pour l’abolition du salariat, de l’État (comme formes les plus abouties de notre aliénation).
Ces entreprises relèvent le plus souvent des conventions collectives Syntec ou métallurgie.
Comment adhère-t-on au syndicat ?
- avoir pris connaissance de nos statuts,
- travailler dans le secteur informatique, internet ou des communications numériques,
- cotiser à raison de 1% du salaire net mensuel.
Ça, c’est formellement. Il est évident qu’il vaut mieux venir nous rencontrer avant, s’assurer que nous ne sommes pas une secte ou un groupuscule délirant. L’adhésion au syndicat n’est bien sûr pas définitive, et l’on peut s’y investir activement en y assumant des taches et fonctions, ou n’être qu’un lointain adhérent.
Qu’est-ce que la CNT-Solidarité Ouvrière ?
Pourquoi appartenir à une confédération, la CNT-Solidarité Ouvrière ?
Qu’en est-il au niveau international ?
Pourquoi n’avons nous pas de permanents ?
Cela nous parait une aberration parce que le syndicalisme ne peut en aucun cas devenir un métier. Le syndicalisme est une activité bénévole, de laquelle on ne doit pas dépendre économiquement. Avoir des permanents pose beaucoup d’autres problèmes: indépendance des responsables syndicaux, rotation des taches difficile, besoin de subventions pour assurer le fonctionnement, détachement des permanents du monde du travail…
A notre sens, un syndicaliste se doit d’être un-e salarié-e comme les autres, le meilleur possible dans son métier. c’est ainsi seulement qu’ils peuvent gagner une légitimité (celle d’être salarié-e comme les autres et celle d’être efficace dans son travail) auprès de ses collègues. Un permanent, se prélassant au siège de sa confédération ne pourra jamais être un syndicaliste au sens ou nous l’entendons.
Pourquoi la réduction du temps de travail ?
Dernièrement une loi sur les 35 heures commence à s’appliquer dans l’informatique. Le problème est que cette loi, et les accords qui la précisent (comme l’accord Syntec), sous prétexte de réduire le temps de travail introduit la flexibilité, permet de ne pas embaucher, permet le gel des salaires…
La réduction du temps de travail doit être bien plus massive, doit permettre de résorber le chômage. Surtout, nous ne concevons pas de partage du travail sans partage des richesses : les bénéfices des entreprises sont les nôtres, et c’est à nous et à nous seuls de décider ce qu’il convient d’en faire.
Redistribuer les gains et gérer nous même nos entreprises sont des conditions nécessaires qui doivent accompagner un réduction du temps de travail massive et qui nous soit vraiment favorable.
A quelle société rêvons-nous ?
Historiquement le projet de société auquel aspirent les anarcho-syndicalistes est le communisme libertaire, projet formalisé et couché sur le papier. Mais nous excluons tout dogmatisme, et chaque fois que nous sommes amenés à construire, que ce soit une grève, une façon de travailler ou éventuellement une nouvelle société, c’est du débat et de l’expérience que sortent nos lignes et plans.